Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/402

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sent aux inventeurs la gloire qu’ils méritent, et qu’ils cherchent par leurs inventions. S’ils s’obstinent à la vouloir avoir, et à traiter de mépris ceux qui n’inventent pas, tout ce qu’ils y gagnent, c’est qu’on leur donne des noms ridicules, et qu’on les traite de visionnaires. Il faut donc bien se garder de se piquer de cet avantage, tout grand qu’il est ; et l’on doit se contenter d’être estimé du petit nombre de ceux qui en connaissent le prix.

[§] L’esprit croit naturellement, et la volonté aime naturellement. De sorte qu’à faute de vrais objets, il faut qu’ils s’attachent aux faux.

[§] Plusieurs choses certaines sont contredites : plusieurs passent sans contradiction. Ni la contradiction n’est marque de fausseté ; ni l’incontradiction n’est marque de vérité.

[§] César était trop vieux, ce me semble, pour s’aller amuser à conquérir le monde. Cet amusement était bon à Alexandre : c’était un