Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/428

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vous ne m’aviez donné que pour vous adorer, pour rechercher en toutes mes occupations les moyens de vous plaire, et pour faire pénitence des fautes qui se commettent tous les jours, et qui même sont ordinaires aux plus justes, de sorte que leur vie doit être une pénitence continuelle sans laquelle ils sont en danger de déchoir de leur justice. Ainsi, mon Dieu, je vous ai toujours été contraire.

IX.

Oui, Seigneur, jusqu’ici j’ai toujours été sourd à vos inspirations ; j’ai méprisé tous vos oracles ; j’ai jugé au contraire de ce que vous jugez ; j’ai contredit aux saintes maximes que vous avez apportées au monde du sein de votre Père Éternel, et suivant lesquelles vous jugerez le monde. Vous dites : Bienheureux sont ceux qui pleurent, et malheur à ceux qui sont consolés : et moi j’ai dit : Malheureux ceux qui gémissent, et très heureux ceux qui sont consolés. J’ai dit : heureux ceux qui jouissent d’une fortune avantageuse,