Page:Pasteur - La Théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie, 1878.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA
THÉORIE DES GERMES
ET
SES APPLICATIONS
À LA MÉDECINE ET À LA CHIRURGIE

(Séance du 30 avril 1878.)

M. Pasteur : Les sciences gagnent toutes à se prêter un mutuel appui. Lorsque, à la suite de mes premières communications sur les fermentations, en 1857-1858, on put admettre que les ferments proprement dits sont des êtres vivants, que des germes d’organismes microscopiques abondent à la surface de tous les objets, dans l’atmosphère et dans les eaux, que l’hypothèse d’une génération spontanée est présentement chimérique, que les vins, la bière, le vinaigre, le sang, l’urine et tous les liquides de l’économie n’éprouvent aucune de leurs altérations communes au contact de l’air pur, la médecine et la chirurgie jetèrent les yeux sur ces clartés nouvelles. Un médecin français, le docteur Davaine, fit la première application heureuse de ces principes à la médecine, en 1863.

Nos recherches de l’an dernier ont laissé l’étiologie de la maladie putride ou septicémie beaucoup moins avancée que celle du charbon. Nous avions rendu très-probable que la septicémie relève de la présence et de la multiplication d’un organisme microscopique, mais la démonstration rigoureuse de cette importante conclusion n’était pas faite. Pour affirmer expérimentalement qu’un organisme microscopique est réellement agent de maladie et de contagion, je ne vois d’autre