Page:Pasteur - Sur les corpuscules organisés qui existent dans l’atmosphère, 1861.djvu/14

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Needham, et MM. Schwann, Schultze et Schrœder n’avaient fait que démontrer l’existence dans l’air d’un principe inconnu, comme ils le disent expressément, qui était la condition de la vie dans les infusions.

Et puis, les expériences de Schwann, de Schultze, de Schrœder échouaient quand on les répétait sur certains liquides. Bien plus, elles échouaient constamment et pour tous les liquides lorsqu’on employait la cuve à mercure.

Aussi lorsque, postérieurement aux travaux dont je viens de parler, à la fin de l’année 1859, un habile naturaliste de Rouen, M. Pouchet, membre correspondant de l’Académie, vint annoncer des résultats sur lesquels il croyait asseoir d’une manière définitive la doctrine des générations spontanées, personne ne sut indiquer la véritable cause d’erreur de ses expériences. Et bientôt l’Académie des sciences, malgré les protestations qui avaient accueilli dans son sein les communications de M. Pouchet, comprenant tout ce qui restait encore à faire, proposa pour sujet de prix la question suivante :

« Essayer, par des expériences bien faites, précises, rigoureuses, également étudiées dans toutes leurs circonstances, de jeter un jour nouveau sur la question des générations spontanées. »

La question paraissait alors si obscure, que M. Biot, dont la bienveillance n’a jamais fait défaut à mes études, me voyait avec peine engagé dans ces recherches, et réclamait de ma déférence à ses conseils l’acceptation d’une limite de temps au delà de laquelle j’abandonnerais ce sujet, si je n’avais pas vaincu les difficultés qui m’arrêtaient. Notre illustre président, M. Dumas, dont la bienveillance a souvent conspiré en ce qui me touche avec celle de M. Biot, se rappellera peut-être qu’à la même époque il me disait : « Je ne conseille-