Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 15.djvu/47

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xhj PRÉFACE.

» qu’il y avoit long-temps monnoye comme de cuir, qui avoit un petit »clou d’argent.»

A chaque fabrication d’espèces, il y avoit un excédant de prix, dont le Roi profitoit. Aussi, dans une seule année, ordonna-t-on quelquefois jusqu’à onze fabrications nouvelles (a). Entendons parler le Roi Jean lui-même, dans des lettres du mois de septembre 1361 (b) : « Comme pour la grant pitié et compassion que nous avions et ancores » avons de nos bons et loyaux subgez.... et pour la foiblece et soudaine »mutacion de nos monnoyes, estoient tous nosdits bons et loyaux subgez si grevés et opprimés, que à grant peine estoit homme qui en juste » payement de nosdictes monnoyes, de jour à autre, se peust congnoistre ; »et afin que chascun fust asseeur de sa chevance (c) et peust chascun «marchander (d) seurement, ayons fait faire bonnes monnoyes, ôte.» Le même poids, la même forme, la même empreinte, n’annonçoient pas toujours la même valeur. On se contentoit quelquefois d’altérer le titre des espèces nouvellement fabriquées. On mettoit alors sur celles-ci une marque particulière, que l’on nommoit différence ; elle servoit à les distinguer des anciennes, auxquelles elles étoient semblables à l’extérieur, dit le savant auteur de la préface du troisième volume de cette collection (e) : mais on jugeoit quelquefois qu’il étoit à propos de ne pas faire connoître au public que l’on faisoit une nouvelle fabrication d’espèces, et de le mettre hors d’état de distinguer ces nouvelles monnoies dont le titre étoit aflbibli, d’avec les- anciennes, auxquelles, à cela près, elles ressembloient entièrement ; dans ce cas, le mandement par lequel la nouvelle fabrication étoit ordonnée, recommandoit de mettre sur ces nouvelles monnoies la différence la moins appercevant (f) que l’on pourra, ou même de n’en pas mettre du tout ; tel est celui du 27 juin 1 360 fgj, oii il est dit, sans y mettre aucune différence a ceux de présent, et pour cause. L’auteur cite pareillement le mandement du 2 mai, 1360 aussi, où Charles, Régent, en l’absence de son père, tient ce langage qu’on attend si peu d’un prince et d’un législateur (h) : « Pour le très-grant besoing et nécessité que nous avons à présent de finance, »yvous mandons et à chacun de vous estroitement enjoignons » ( c’est aux généraux des monnoies que les lettres patentes sont adressées), « que tantost et sans delay vous fassiés faire et ouvrer ès monnoyes »de Paris, de Rouen et de Troyes, gros deniers blancs (i), telz et (a) En 13 éo.Voirla préface du tomeIII, aussi des monnoies à différens titres dans page toq.. les différentes parties du royaume. Pré- (b) Ordonn. tome III, pages 5 20 et 5 21. face , page 104. (c) Fût sûr de ce qu’il possède. (f) Apparente.

(d) Commercer. (g) Ordonn. tome III, page 4*9-

(e) Page 103. II cite plusieurs lois du f/r,/Tome III, page 407. Voir aussi, page même volume, où cela est exprimé. Voir 378, le mandement du 2 décembre 1359. les pages 268, 407 et qjo. On fabriquoit (i) Voir, sur les différentes sortes de