Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 18.djvu/464

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DE IA TROISIÈME RACE. 399

qui, plu* csl » ccux qui s’cnfuy oient aux églises ct lieux saints, cuiclant ilicc trouver refuge, il les a fait tuer ct meurtrir dedans ycelles églises jusques aiiprcz des autels et sacraires et mesme du précieux corps de nostre sauveur Jcsus-Christ, a fait à aucuns crever les yeux, aux autres couper les poings, aux autres la langue, ct puis les laisser aller par le monde pour plus grande manifestation de sa cruauté , en quoy il demontroit tellement qu’il n avoit crainte de Dieu, considération de ses commandemens ne de ça loi , car il ne faisoit pas œuvre de prince chrétien et catholique, mais de très-execrable, inhumain et cruel tyran. Et outre, en plus manifestant le desloyal courage’qu’il avoit contre nous, le royaume et la couronne de France, dont il estoit sujet ct yssu, se allia avec les Anglois nos anciens ennemis, prit et porta publiquement la jarretiere, demonstra tenir leur parti contre le nostre, et ne s’est pas arresté seulement auxdites choses, mais a voulu deslovaument et felonement, à l’exemple de Lucifer, usurper ct appliquer à soi le droit de souveraineté qui nous appartient ez pays qu’il occupoit mouvants de nous et de la couronne, et desquieux ledit leu Duc Philippe son pere nous a fait l’homagc ct tous ses predecesseurs aux nostres ; en yceux pays s’est ledit Duc Charles fait nommer et appeller souverain seigneur, et, pour les cuider distraire de nostre obéissance, a fait dresser et tenir à Malines, hors nostre royaume, une assemblée et abortif convcnticule de gens, qu’il faisoit appeller Parlement ct Cour souveraine, à laquelle il faisoit ressortir comme en dernier ressort les pays et sujets qu’il tenoit en nostre royaume de nous et de la couronne, en soy efforçant de les distraire, contre leur volonté, de nostre souveraineté et ressort, et de l’obéissance de nostre cour de parlement. Et pour fortifier et conduire les trahisons et séditions qu’il avoit conspiré, induit et tira à luy Louis de Luxembourg, Comte de Saint-Pol , en son vivant conncstable de France, qui lui bailla son scellé contre nous, et envoyèrent, luy ct ledit connestable, leurs gens ensemble, en divers lieux et par-devers plusieurs princes ct seigneurs de nostre sa.ig et autres pour pratiquer avec eux de les faire desclarer contre nous, et, pour les y attrairc, offrirent lesdits de Bourgogne et connestable leur bailler leurs scellez, promettans leur faire avoir grandes seigneuries et portion des pays du royaume et de la couronne de France, parmi (a) ce qu’ils voulsissent bailler semblables scellez auxdits de Bourgogne et connestable et adhesrer avec eux contre nous. En pratiquant lesquelles choses, on traittoit aussi de prendre nostre personne, celle de nostre trez-chcr et trez-amé fils le Daufin de Viennois, tt d’abondant, pour plus aisement mettre à fin la mauvaise et enracinée obstination qu’il avoit en son courage, de destruire , s’il eust pu, nous et nostre postérité et subvenir tout l’Estat et la tranquillité de la chose publique, ledit Charles de Bourgogne envoya devers lesdits Anglois, et, par tous les moyens qu’il pust, pourchassa de les faire venir descendre à puissance en nostredit royaume, promettant adhérer avec eux contre nous, ct tellement fit, que lesdits Anglois descendirent à très-grande et puissante armée, ainsi que chacun sçait. Mais la grâce et misericorde de Dieu nostre créateur, ct l’intercession de la glorieuse Vierge Marie, en laquelle, après Dieu, est toute nostre espérance, n’ont point voulu souffrir venir à (’tfi‘t la desloyauté dudit Charles de Bourgogne, qui, en ce, se montroit Note.

Louis XI,

à Arras,

11 Mai 1478.

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