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r>E LA TROISIÈME RACE.

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(a) Amortissement d’une Rente en faveur de la grande Chartreuse. LOYS, par la grâce de Dieu, Roy de France ; savoir faisons &c., nous avoir receue l’umble supplication de nostre chier et bien amé Anthoine, ^rant prieur de la maison et couvent de la grant Chartreuse , au dyocese de Grenoble, en nostre pays du Dauphiné, contenant que, puis aucun temps en çà , il a acquis des deniers qui ont esté donnés et ausmonés ausdits maison ct couvent de la grant Chartreuse, d’un nommé Gérard Ricon, marchant d’Avignon, certains menus cens en directe seigneurie et en droit de prelation, avecques aucuns petits champs et terres situés au territoire de Xrez au diocèse d’Usès, le tout de la valeur de quinze livres de rente ou revenu chacun an, lesquelz ledit suppliant et les religieux et couvent de ladite grant Chartreuse ont tenus et possédés, et encores possèdent et en joyssent à présent paisiblement ; mais, pour ce qu’ils n’ont esté ne sont par nous admortiz,ilz doubtent que nos officiers et commissaires les vueillent, au temps à venir, contraindre a les mectre et vuicler hors de leurs mains, se nostre grâce ne leur estoit sur ce impartie, comme ils nous ont fait dire, en nous humblement requérant icelle. Pourquoy nous, ces choses considérées, inclinans à la requeste dudit suppliant, pour consideracion de la grant et singulière amour et devocion que nous avons eue et avons de long-temps a l’eglise et couvent de ladite grant Chartreuse, ausdits supplians, religieux et couvent, pour ces causes, et affin qu’ils soient plus enclins de prier Dieu et sa très-benoiste mere la glorieuse Vierge Marie pour nous, noz enfans et la prospérité de nostre royaume, et aussi que soyons participant ez prières et oraisons et bienfaitz esdits eglise et couvent, et pour autres consideracions à ce nous mouvans, avons octroyé ct octroyons, voulons et nous plaist, de grâce especial, par ces présentes, que eulx et leurs successeurs esdits eglise et couvent de la grant Chartreuse, puissent tenir et posséder lesdits menus cens, terres et autres choses dessus declairées, et jusques à la somme de xv livres tournois, ainsi par ledit suppliant acquis aux lieux ct ainsi que dessus est dit, et en joyr d’ores cn avant perpétuellement et à tousjours, comme admortiz et à Dieu et auxdits eglise ct couvent dediez, ct lesquelz, à ladite valeur et au dessoubz, nous avons admortiz, admortissons ct à Dieu ct à ladite eglise, maison et couvent de ladite grant Chartreuse dédions, de grâce spécial, plaine puissance et auctorité royal, par cesdites présentes, sans ce que lesdits prieur, religieux et couvent, et leursdits successeurs cn ladite eglise et maison de la grande Chartreuse, soient tenus ne contrains, ores ne pour le temps advenir, à mectre ne vuider hors de leurs mains lesdites choses, pour quelque cause et en quelque maniéré que ce soit, ne, pour ce, payera nous ne aux nostres aucune finance ou indampnité, laquelle finance, quelle qu’elle soit et à quelque somme quelle puisse monter, nous leur avons donné ct quitté, donnons ct quittons de nostre plus ample grâce, par cesdites présentes, signées de nostre main. Si donnons en mandement à noz amés et féaulx gens de noz comptes et trésoriers, au senechal de Beaucaire, et à tous nos autres justiciers, et officiers, &c., Note.

Louis XI,

à la Motte-

d’Esgry,

Juillet 1480.

(o) Trésor des chartes, registre 206, niortissement de la même date, les n.01 533 0lece$42. Voir encore , pour des lettres d’a- et 613 du même registre. Tome XVIII. Aaa ;i ij