Page:Pastoret - Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome 19.djvu/226

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justiciers, officiers et subjects, et à chacun d’eulx si comme à luy appartiencdra, que à notredit frere et cousin le Duc d’Orléans, et aux choses le Octobre dessusdites (lu* Par ^ seronl faites, ordonnées ou commandées comme notre lieutenant général, ès pays dessus déclarés, et touchant l’auctorité, charge et commission que présentement lui baillons, ils obéissent et partout facent obéir et entendre comme à notre propre personne, et ces présentes lettres facent publier par tous les lieux où il est accoustumé faire cris et publications, et aussi lire en leurs auditoires et enregistrer ès registres d’iceulx, en maniéré que nul n’en puisse prétendre cause d’ignorance. Et, pour ce que de nos présentes lettres notredit frere et cousin pourroit avoir à faire en plusieurs et divers lieux, voulons que au vidimus d’icelles fait soubs nos seaulx de notre Chastelet de Paris ou d’autres de nos juridicions foy soit adjoustée comme à ce présent original. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre notre scel à ces présentes. Donné à Amboise, le neuviesme jour d’Octobre, l’an de grâce mil cccc quatre-vingt et trois, et de notre regne le premier. Sic signatum supra plicam : Par le Roy en son Conseil, Monseigneur le Duc de Bourbon, les Comtes de Clermont et de Dunois, les Evesques d’Alby et de Constances, les seigneurs de Gié, de Torcy, du Lan, de Baudricourt, d’Argenton, de l’Isle, et autres presens. Brinon. Et est scriptum : Lecta, publicata et registrata, declaracione tamen factâ per procuratorem Ducis Aurelianensis, quod, virtute neque sub colore contentorum in albo, non intendit quovis modo derogare seu prejudicare autoritati et preeminenciis curie, neque justicie et cuicumque juridicioni ordinarie regni. Actum in Parlamento, quindecimâ die Septembris, anno millesimo cccc.° octuagesimoquarto. Sic signatum : Chartelier.


[1]Nomination du duc de Bourbon[2], à l’état et office de connétable de France (1483)


Charles, par la grace de Dieu, Roy de France, à tous ceux qui ces presentes lectres verront, salut. Comme, après le trespas de feu nostre très-cher seigneur et pere, que Dieu absoille, et par aucuns grands seigneurs de nostre sang et lignage et autres notables personnages de nostre

  1. Manuscrits de Dupuys, vol. 755 ; Godefroy, Histoire de Charles VII, « preuves », p. 359 et suiv.
  2. Jean II du nom, Duc de Bourbon, fils aîné de Charles Ier, long-temps connu sous le titre de Comte de Clermont, et qui se distingua comme guerrier sous le règne de Charles VII. Voir les lettres suivantes. Il avoit pour frère Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu. Celui-ci avoit épousé en 1474 la Princesse Anne, fille aînée de Louis XI, à laquelle le Roi mourant confia l’administration de la France ; décision qui excita de vives réclamations de la part des Princes les plus voisins du trône, et de Charlotte de Savoie, mère de Charles VIII. Jeanne, Duchesse de Berry, autre fille de Louis XI, avoit épousé le Duc d’Orléans, mariage qui fut annullé après l’avénement de ce Prince à la couronne : il épousa alors Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII.

    On lit, au sujet de la volonté de Louis XI pour l’administration de la France après sa mort, quelques détails pleins d’intérét dans le registre du conseil du Parlement, pag. né ; les droits du Prince et les maximes de la monarchie y sont rappelés avec autant de force que d’indépendance, et la conduite de Madame de Beaujeu jugée comme elle devoit l’étre par de sages et fidèles magistrats. C’étoit au mois de janvier 1483 ; les États généraux venoient de s’assembler à Tours.