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Chapitre V

LES FUNÉRAILLES DES VICTIMES


Les obsèques des malheureux, tués au cours de la manifestation du dimanche, avaient été fixées au mercredi. Avec l’assentiment des familles, leurs corps étaient restés à la Maison des Fédérations.

Le gouvernement ne s’était pas interposé. Il avait pris d’importantes mesures de précaution : il avait amoncelé des forces considérables, en ayant soin de les dissimuler dans les rues adjacentes, sur tout l’itinéraire que devait suivre le cortège. Il était, d’ailleurs, optimiste : ses prévisions étaient qu’à l’occasion des obsèques, l’arrêt du travail atteindrait son point culminant, pour décroître ensuite…

La journée commença dans une atmosphère endeuillée. Les journaux n’avaient pas paru et, d’autre part, des corporations qui, hier, n’avaient pas bougé se joignaient au mouvement. Entre autres, les postiers et les télégraphistes avaient suspendu le travail, les téléphones ne fonctionnaient qu’à demi et, sur