gés, affublés d’oripeaux empruntés à la chapelle du couvent.
Le décor en moins, et avec des camions automobiles au lieu des primitives charrettes, on revécut semblables défilés.
La tradition révolutionnaire se renouait même à tel point qu’il y eut, à l’égard de ces incidents, identique attitude, en les deux cas, de la force armée : en 1789, les gardes-françaises, casernés faubourg Saint-Denis, refusèrent de se déranger, lorsqu’on vint leur annoncer que l’assaut était donné au couvent Saint-Lazare, — objectant qu’ils n’avaient pas d’ordres et qu’ils ne se mêlaient pas des besognes de la police ; ce fut aussi le manque d’ordres qu’objectèrent les postes militaires, pour s’éviter d’intervenir, lorsqu’ils furent avisés que les grève-généralistes dévalisaient les dépôts de blé et de farine.
En la plupart des circonstances où force lui était d’intervenir, la troupe n’exécutait les ordres qui lui étaient donnés que contrainte et souvent avec murmure, — exprimant par là combien lui répugnaient les besognes dont on l’accablait. Ces sentiments, que les soldats ne se donnaient plus la peine de cacher, s’accroissaient des contacts et des relations qui s’étaient établis entre eux et la population ouvrière au milieu de laquelle ils campaient : on leur passait du pain, aussi du vin, — car le vin fut toujours en abondance ! — et comme les pauvres diables de troupiers étaient mal nourris, et irrégulièrement, ils étaient joyeux de l’aubaine.