Page:Paul Bourget – Un divorce.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
316
UN DIVORCE

par pitié, se le pardonnerait-il ? Ne rencontrerait-elle pas chez lui, à son tour, cette honte de manquer à ses convictions les plus intimes qu’elle subissait à ce moment ? Y avait-il une issue à la situation où les avait acculés leur mariage dans le divorce ?… Et se sentant la prisonnière de ce divorce, — comme avait dit si profondément le prêtre, — la mère de Lucien et de Jeanne maudit une fois de plus cette loi criminelle, à la tentation de laquelle sa faiblesse de femme avait succombé, loi meurtrière de la vie familiale et de la vie religieuse, loi d’anarchie et de désordre, qui lui avait promis la liberté et le bonheur, et elle n’y trouvait, elle après tant d’autres, que la servitude et la misère !

Hyères, novembre 1903 — Paris, juin 1904,

FIN