Page:Paul Féval L'Homme de fer.djvu/26

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— Il y a dans la plaine de Pontorson, répondit messire Olivier, un roi, un duc et des chevaliers. Malgré les chevaliers, malgré le duc et malgré le roi, le comte Otto a puni ceux-là qui lui avaient désobéi !

Messire Olivier avait, en parlant ainsi, la voix calme et douce. Seulement, son front s’était redressé, tandis que sa prunelle lançait un rapide éclair. Berthe avait les yeux fixés sur lui ; Jeannine regardait messire Aubry, qui semblait la fuir.

La cabane du bonhomme Rémy n’était plus déjà qu’un amas de charbon. La lueur du feu jetait à peine quelques sombres reflets à l’acier des armures.

Une troisième fusée déchira le ciel. Quand elle éclata, la tente du seigneur des Îles éteignit comme par enchantement son illumination resplendissante. La plaine entière se plongea dans les ténèbres.

Au milieu de cette obscurité soudainement venue, on put entendre la voix tranquille de messire Olivier qui disait :

– Demain, il fera jour. Ceux qui blâment le comte Otto Béringhem ont toute une nuit pour aiguiser le fer de leurs lances et fourbir leurs épées.