c Futur actif יֵשֵׁב. La 2e voyelle ◌ֵ provient de la voyelle primitive i des futurs d’action (§ 41 a). En dehors des verbes פ״ו le ◌ֵ est très rare (par exemple יִתֵּן).
La 1re voyelle ◌ֵ, d’après de nombreux grammairiens, viendrait de i. Dans cette hypothèse *i̯išib serait une forme syncopée sans 1re radicale, comme le futur arabe des פ״ו i̯alidu يَلِدُ (de u̯alada وَلَدَ). Il semble beaucoup plus probable que ce ◌ֵ vient de ai̯ et est vraiment long. En effet :
- 1) Au futur statif יִירַשׁ la 1re voyelle ī est longue, car elle provient de ii̯ ; l’analogie demande que dans la forme du futur actif la 1re voyelle ẹ soit également longue, et donc provienne de ai̯.
- 2) En hébreu, d’une façon générale, le futur actif et le futur statif diffèrent, quand c’est possible, non seulement quant à la 2e, mais encore quant à la 1re voyelle (§ 41 e). Il est donc normal qu’au futur statif *i̯ii̯raš avec 1re voyelle i s’oppose un futur actif *i̯ai̯šib avec 1re voyelle a.
- 3) En faveur de ai̯ on peut invoquer le parallélisme des formes יוֹסֵף (pour i̯au̯sif) et יוֹרֶה (§ f) qui sont des futurs qal dans lesquels le ו primitif s’est conservé.
- 4) La longueur du ◌ֵ est rendue probable par le fait qu’il ne tombe jamais ; on dit, p. ex. אֵדָֽעֲךָ je te connaîtrai[1].
Remarque. Avec le waw inversif יֵשֵׁב devient וַיֵּ֫שֶׁב (de même au hifil on a וַיּ֫וֹשֶׁב).
d Futur statif יִירַשׁ. Comme il a été dit (§ c), les deux voyelles indiquent le futur statif.
À l’égard du ton, on remarquera que dans וַיִּירַ֫שׁ le ton ne remonte pas (§ 47 b). Il en est de même dans וַיִּיטַ֫ב (§ 76 b) ; opposer, p. ex. וַיִּ֫חַר (de חרה, § 79 i).
e Les deux futurs qal יֵשֵׁב, יִירַשׁ semblent d’origine secondaire. Après la préformante on attendrait le ו primitif, comme dans נוֹשַׁב, הוֹשִׁיב, הוּשַׁב. Mais une forme telle que i̯au̯šib > יוֹשֵׁב* avait l’inconvénient de ressembler au hifil jussif et au participe actif du qal. Cependant le ו a été conservé dans יוֹרֶה, יוֹסֵף (§ f).
- ↑ Il est remarquable que ce ◌ֵ long n’est jamais écrit avec mater lectionis, sauf, probablement, Ps 138, 6 où il faut lire יֵידַע pour יְיֵדַע.