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Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/181

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Verbes ע״ו

(adj. verbal) לָאט caché Jug 4, 21 ; רָאשׁ pauvre 2 S 12, 1, 4. Cet א du participe est p.-ê. dû à l’araméen ; mais dans le parfait קָאם Os 10, 14 (§ 7 b) il est inexplicable. — Dans שָׁאטִים Éz 28, 24, 26, שָׁאטוֹת 16, 57 les vocalisateurs ont sans doute vu des participes de שׁוט mépriser ; mais il faut probt vocaliser שֹֽׁאֲטִים de שׁאט attaquer, harceler.

Au futur on a la voyelle ọ̄ pour ū dans la forme isolée יָדוֹן Gn 6, 3 †. Dans le verbe חוּס être ému, avoir compassion, on n’a la voyelle ū que dans Jér 21, 7 לֹא־יָחוּס et Is 13, 18 לֹא־תָחוּס עֵינָם (tous deux au sens indicatif). Partout ailleurs on trouve לֹא תָחוֹס, soit dans une défense (où p.-ê. le sens a pu suggérer la voyelle du jussif) : Dt 7, 16 ; 13, 9 ; 19, 13, 21 ; 25, 12, soit même avec un sens purement indicatif Éz 5, 11 ; 7, 4, 9 ; 8, 18 ; 9, 10 †[1].

Le jussif יָקֻם Gn 27, 31, au lieu de יָקֹם, est étrange ou fautif ; de même תָּמֻשׁ Jug 6, 18 ; יָסֻר Pr 9, 4, 16. (Comp. וָֽאָקֻם § 47 d).

Le ◌ָ bref atone du futur inverti devient ◌ַ devant gutturale et ר, p. ex. וַיָּ֫נַח, וַיָּ֫נַע[2] ; וַיָּ֫סַר et il se retira (forme identique à celle du hifil § n) ; וַיָּ֫צַר et il assiégea (cf. § 23 b). Mais on a וַיָּ֫גָר de I גּוּר demeurer à l’étranger et de II גּוּר redouter. On trouve 4 fois וַיָּ֫עַף (mais partout dans un contexte suspect) Jug 4, 21 ; 1 S 14, 28, 31 ; 2 S 21, 15 ; on admet généralement que la forme visée est וַיִּעַף pour וַיִּיעַף et il fut épuisé (autre explication dans König, Wörterbuch, s. v. עיף).

À la 1re p. la forme ordinaire est וָֽאָקֻם, sans mater lectionis (§ 47 d).

À l’impératif on trouve ọ̄ pour ū dans דּ֫וֹשִׁי Mich 4, 13 (pourquoi ?).

À l’inf. cst. on a quelquefois ọ̄ pour ū : בְּמוֹט Ps 38, 17 ; 46, 3 (en liaison) ; כְּנוֹחַ Nb 11, 25 ; Jos 3, 13 (en liaison), mais לָנוּחַ 2 S 21, 10 ; כְּנוֹעַ Is 7, 2 (en liaison) mais לָנוּעַ (toujours, 4 f.) ; לָעוֹז Is 30, 2 (p.-ê. assonance avec מָעוֹז) ; וּבְרוֹמָם Éz 10, 17 (p.-ê. pour euphonie) ; שֹׁב Jos 2, 16 (en liaison).

Par contre, l’inf. cst. en ọ̄ est normal dans le verbe statif (dont le futur est en ọ̄ venant de ā) : טוֹב : בּוֹשׁ (§ q).

  1. À côté de חוּס il a peut-être existé une racine חסס répondant à l’arabe ḥassa حَسَّ sentir, etc., dont le futur serait יָחֹס*. Ce futur a pu supplanter parfois le futur יָחוּס de חוּס. On a יָחֹס dans Ps 72, 13 il aura compassion (la vocalisation avec est probablement due à l’écriture défective).
  2. Opp. אַל־יָנַ֫ע 2 R 23, 18 (§ 47 a N).