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Formes avec préformante מ ; — avec préformante ת

coin, מִכְלוֹל perfection, מִישׁוֹר plaine (de ישׁר). Formes féminines : מִשְׁקֹ֫לֶת plomb à niveau, מִכְמֹ֫רֶת filet.

m מַקְטִיל, qui est la forme du participe hifil, est rarement employé avec valeur de substantif : מַשְׁחִית perdition, ruine, מַכְבִּיר abondance.

n מַקְטוּל. Tandis que maqtūl, en arabe, est le participe passif de la forme simple, מַקְטוּל forme des noms concrets, p. ex. des noms d’instruments. Aussi peut-on soupçonner que l’ū est parfois pour ọ̄. Exemples : מַפּוּחַ soufflet (Dalman : néo-héb. מַפּוֹחַ), pluriel מַקְצוּעוֹת rabots (?) (Dalman : néo-héb. מַקְצוֹעוֹת), מַנְעוּל serrure, מַֽאֲבוּס étable (?), מַמְּגֻרָה grenier (dagesh dirimens, § 18 k) ; מַבּוּעַ source (syr. mabbọ̄ʿå ܡܰܒܘܿܥܳܐ) ; מַבּוּל déluge (cf. syr. måmọ̄lå ܡܳܡܘܿܠܳܐ). Ont peut-être originairement un sens participial, comme en arabe : מַלְבּוּשׁ habillement (ar. malbūs habillement, c.-à-d. ce qui est revêtu), מַסְלוּל chaussée, agger (p.-ê. chose amoncelée), מַצְפּוּנִים choses cachées, מַֽחֲלֻיִים maladies.

o Le ת, bien que moins fréquent, comme préformante, que le מ, est encore très fréquent. La voyelle du ת est presque toujours a ; l’i ne se trouve que dans la forme תִּקְטָל, où il n’est peut-être pas primitif. Ici aussi nous donnerons les formes hébraïques. Dans ces formes, les noms avec finale féminine sont de beaucoup les plus nombreux[1]. Ainsi la forme תַּקְטֵל a un seul exemple de masculin, תִּקְטָל et תַּקְטֹל n’en ont aucun.

Les noms avec préformante ת sont, pour la plupart, des substantif verbaux, p. ex. תְּעוּדָה attestation. Ces formes se trouvent surtout dans les racines ע״ו, puis dans les racines פ״ו et ע״ע. D’après leur sens, les substantifs verbaux peuvent se rapporter à toutes les conjugaisons. En fait, elles se rapportent surtout au hifil, moins souvent au piel, au hitpael et au qal, rarement au nifal. Un même substantif verbal peut, selon le sens, se rapporter à plusieurs conjugaisons. Ainsi תְּשׁוּבָה (rac. שׁוב) au sens usuel de retour se rapporte au qal, au sens rare de réponse au hifil ; תְּחִנָּה (rac. חנן) au sens de prière se rapporte au hitpael, au sens rare de grâce au qal. Exemples : Qal : תְּמוּתָה mort ; Nifal : תַּרְדֵּמָה sommeil profond ; Piel : תְּהִלָּה louange, תַּנְחוּמִים consola-

  1. Est-ce là pur hasard, ou bien, le ת, suggérant l’idée du féminin, a-t-il favorisé la finale féminine ?