(normalement segol, d’où l’appellation : noms segolés) et aussi ceux qui n’ont pas de voyelle auxiliaire. Les paradigmes suivent l’ordre suivant : 1) noms segolés de racine forte sans gutturale § b : qatl מֶ֫לֶךְ § c, qitl סֵ֫פֶר § e, qutl קֹ֫דֶשׁ § g ; 2) avec gutturale : qatl נַ֫עַר § i, qutl פֹּ֫עַל § j ; 3) qatl de rac. ע״ו : מָ֫וֶת § l ; de rac. ע״י : זַ֫יִת § m ; 4) noms de racine ע״ע : qatl עַם § n, qitl עֵז § o, qutl חֹק § p ; 5) qatl de rac. ל״ה : פְּרִי § q.
b Noms segolés de racine forte : מֶ֫לֶךְ roi, סֵ֫פֶר livre, קֹ֫דֶשׁ[1] sainteté. Explication synthétique. Trois questions se posent à propos de la flexion de ces trois types : 1) Pourquoi a-t-on uniformément ◌ֶ comme voyelle auxiliaire ? — 2) Pourquoi a-t-on uniformément un qameṣ prétonique au pluriel absolu ? — 3) Pourquoi, au pluriel cst., une 3e radicale begadkefat est-elle spirante ? On a essayé d’expliquer ces faits de diverses manières. Voici l’explication qui nous semble la plus satisfaisante[2].
Singulier. (L’explication doit commencer par le type *sifr). La forme primitive *sifr est devenue d’abord *sẹfr, puis a pris la voyelle auxiliaire e̦ voisine de ẹ : סֵ֫פֶר[3]. Ce segol auxiliaire a passé dans le type *malk et dans le type *qudš.
La forme primitive *ma̦lk est devenue *ma̦läk, avec voyelle auxiliaire ä très ouverte (= e̦), sous l’influence de la voyelle auxiliaire e̦ du type סֵ֫פֶר. Puis la voyelle principale a̦ est devenue ä sous l’influence de la voyelle auxiliaire ä[4], d’où mäläḵ = מֶ֫לֶךְ.
La forme primitive *qudš est devenue *qọdš, et a pris la voy. auxiliaire e̦ à l’analogie de סֵ֫פֶר et מֶ֫לֶךְ, d’où קֹ֫דֶשׁ[5].
- ↑ On a gardé le paradigme usuel קֹ֫דֶשׁ malgré une petite anomalie que présente ce nom au pluriel absolu : קָֽדָשִׁים ou קֳ׳, au lieu de קְ׳ (opp. בֹּ֫קֶר matin, בְּקָרִים).
- ↑ Cf. Mélanges Beyrouth, 51, p. 375 sqq.
- ↑ Comparer, dans le futur qal apocopé des ל״ה, les formes יִגְלְ, יֵגְלְ, יִ֫גֶל ; la forme plus ordinaire יִ֫גֶל ne se trouve pas dans les noms, non plus que יִגְלְ (cf. § 79 i).
- ↑ Cf. Brockelmann, 1, 184.
- ↑ Il a existé probablement un stade intermédiaire *qọdo̦š, à en juger d’après certaines transcriptions des LXX, p. ex. : Γοσόν = גֹּ֫שֶׁן, Τοφόλ = תֹּ֫פֶל, Βοόζ = בֹּ֫עַז, Βοόν = בֹּהַן ; cf. Lagarde, Nominalbildung, p. 52.