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une vapeur suffisante pour cuire complètement les racines en très-peu de temps, le trou étant immédiatement bouché après que l’eau a été introduite. Ils emploient souvent le même ingénieux procédé pour cuire leur poisson et leur gibier.

Il est une autre espèce d’aliment dont ils font usage ; à cause de sa nature dégoûtante, j’aurais été tenté de le passer sous silence, mais il est un trait particulièrement caractéristique des Indiens chinooks, tant par sa préparation extraordinaire que par la consommation qu’on en fait. Les blancs lui ont donné le nom d’olives des Chinooks, et voici comment on les prépare : On place environ un boisseau de glands dans un trou creusé à cet effet à l’entrée de la hutte ; on les recouvre d’une légère couche de mousse, au-dessus de laquelle on place un demi-pied de terre environ. À partir de ce moment, chaque membre de la famille regarde ce trou comme le lieu spécial où il doit verser son urine qui, en aucun cas, ne doit être détournée de son réceptacle légitime. Les glands doivent rester quatre ou cinq mois dans ce trou avant d’être considérés comme pouvant être employés. Quelque nauséabonde qu’une telle préparation puisse paraître à des hommes civilisés, les Indiens en regardent le produit comme la plus grande de toutes les friandises.

Pendant le temps qu’ils sont occupés à la récolte des camas ou à la pêche, les Chinooks habitent des cabanes construites au moyen d’un petit nombre de perches couvertes de nattes de joncs, facilement transportables ; mais, dans les villages, ils construisent des huttes permanentes faites de planches de cèdre. Après avoir choisi un endroit sec pour la hutte, on creuse une cavité d’environ vingt pieds carrés sur trois de pro-