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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/155

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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

fois qu’il rencontrait des Indiens inconnus ; ceux-ci prenaient la feuille pour une lettre destinée au fort Victoria, et laissaient alors passer le porteur, sans l’inquiéter.

Les commandants des divers postes prennent souvent un moyen semblable pour envoyer des lettres, quelquefois à une distance considérable : s’ils ne peuvent pas équiper un canot monté par leurs propres hommes, ils les donnent à un Indien, qui les porte aussi loin que sa convenance et sa sûreté le lui permettent. Celui-ci vend ensuite la lettre à un autre, qui la porte jusqu’à ce qu’il trouve l’occasion de la vendre avec avantage ; elle avance ainsi par une succession de ventes, jusqu’à ce qu’elle arrive à destination, sa valeur croissant graduellement, suivant la distance, et son dernier possesseur recevant la récompense des mains du destinataire. Les lettres parviennent ainsi avec une sûreté parfaite et une rapidité dont n’approcherait aucun autre moyen de transport.

11 juin. — Je m’embarquai de bonne heure, dans la matinée, avec le chef, une de ses femmes et deux esclaves ; on rama toute la journée et nous avançâmes sensiblement. Dans la soirée, nous campâmes à l’abri d’une roche élevée, près de laquelle nous trouvâmes quelques œufs d’oie qui embellirent notre souper.

11 juin. — Nous arrivâmes à une île rocheuse couverte de milliers de veaux marins jouant et se chauffant au soleil. Nous en tuâmes quelques-uns ; les Indiens font grand cas de leur graisse comme nourriture ; mais je la trouvai par trop huileuse pour mon estomac. Pour la remplacer, je tirai un aigle à tête blanche ; je le fis rôtir, et cela fit un souper très-supportable.

12. — Le soir nous atteignîmes un village indien, où