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les indiens de la baie d’hudson.

que les dents des Indiens s’usent à le manger ; aussi est-il rare de rencontrer un Indien de plus de quarante ans dont les dents ne soient pas rongées jusqu’aux gencives.

13 juillet. — Nous nous procurons trois chevaux et un homme, et partons pour le Paluce, ou rivière du Pavillon ; nous traversons une contrée sablonneuse ; l’eau nous fait défaut jusqu’à la rivière de Touchay, où nous rencontrons le P. José, missionnaire jésuite, qui avait quitté Walla-Walla la veille pour aller à sa mission de Cœur de Laine. Nous y campons.

14 juillet. — Partis à cinq heures du matin. Chaleur intense, point d’eau pendant la journée. Des Indiens nous passent en canot, hommes et bagages, sur la rivière Neyperees, large en cet endroit de deux cent cinquante yards. Quant à nos chevaux, ils traversent à la nage l’embouchure de la rivière Pelouse, affluent du Neyperees. Le chef qui commande ici se nomme Slo-ce-ac-cum. Il portait ses cheveux partagés en longues mèches collées avec de la graisse. Sa tribu ne compte pas plus de soixante-dix ou quatre-vingts guerriers, et se nomme Upputuppets. Il me dit que plus haut, dans la rivière Pelouse, se trouve une cascade que jamais homme blanc n’avait vue, et il offre de m’y conduire par le lit de la rivière, qui est heureusement assez basse pour former un gué. J’accepte et je m’engage à cheval dans une gorge profonde et sauvage, composée de roches basaltiques d’un brun foncé, amassées les unes sur les autres à la hauteur de mille à quinze cents pieds ; elle ressemble ici à l’intérieur d’une mine, plus loin à un cirque romain. Notre route au fond de cette gorge était très-pénible, car il nous fallait franchir des rochers éboulés et des broussailles