Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
les indiens de la baie d’hudson.

trouvera à ses côtés pendant le long et pénible voyage qui mène aux belles, aux éternelles chasses ! Et vous, mon peuple, qui ne m’avez jamais désobéi, vous ne refuserez pas de suivre mes dernières volontés. Je vous quitte maintenant ; et quand vous me verrez étendu à ses côtés, recouvrez-nous de terre tous deux ; rien ne peut changer mon dessein. »

Il descendit alors dans la tombe et étreignit le corps entre ses bras.

Le peuple, après avoir en vain essayé de changer sa résolution, obéit à la fin à ses ordres et enterre le vivant avec le cadavre. Un béton, orné d’un lambeau de toile rouge, est le seul monument qui se dresse sur la tombe des deux guerriers, mais leurs noms seront le sujet de bien des discours, tant qu’existera la tribu des Walla-Wallas.

20 juillet. — Je comptais aller à Colville par le grand Coulet ; d’après l’apparence de ses deux extrémités que j’avais visitées, je le prenais pour l’ancien lit de la rivière Columbia, mais personne ne put me donner de renseignements précis à ce sujet, personne ni des blancs ni des Indiens. Cependant on parlait tant des mauvais esprits qui sont ses hôtes, et des choses étranges qui s’y passaient, que je ne pus résister au désir de l’explorer.

J’envoyai donc en avant par des bateaux les objets nécessaires à ma route, mais je ne pus trouver un seul guide indien, tant tous ils craignaient de rencontrer des mauvais esprits. Enfin un métis nommé Donny, quoique ignorant de la route, consentit à me suivre. Nous prîmes deux chevaux de selle, un pour porter les provisions, c’est-à-dire deux beaux jambons qu’on m’avait donnés au fort Vancouver, et des saumons