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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/223

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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

raissent rapidement : nous avions jusque-là donné à manger à nos chiens tous les jours ; mais notre guide nous engage à réserver nos ressources, qui sont trop précieuses ; quant aux chiens, ils peuvent marcher vingt jours sans nourriture. On les attache donc sans rien leur donner, et nous-mêmes ne mangeons que la demi-ration.

22 novembre. — La neige continue, légère mais intense, ce qui augmente nos peines ; mais nous avons traversé la rivière de Baptiste avant la nuit ; cette nuit me paraît moins froide, sans doute à cause de la neige qui tombe et de la tranquillité de l’atmosphère.

23 novembre. — La neige a cessé, mais reste fort épaisse, de manière qu’elle couvre les raquettes et les rend fort lourdes. Cela rend ma marche fort douloureuse, mais le temps est clair et beau, et le soleil, tant qu’il brille, nous soutient si bien que le soir nous avons fait trente-cinq milles. N’ayant pas de lapins, on se couche sans manger et sans rien donner aux chiens.

24 novembre. — Encore l’eau libre, donc détour dans les bois pendant un mille et demi, mais la forêt était un peu moins touffue et difficile. En rejoignant la rivière, nous nous trouvons en haut d’une colline, en bas de laquelle nous poussons le traîneau, les bagages et les pauvres chiens. Pour nous, nous glissons au commencement de la pente, quand nous déboulons tout à coup et tombons au fond pour finir ; toutefois nous ne nous faisons pas de mal, grâce à l’épaisseur de la neige, et après un peu de peine pour nous déterrer les uns les autres, nous reprenons notre route.

26 novembre. — Après vingt milles de marche, nous