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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

rieur, quoique j’avoue ne pas les trouver de mon goût.

Une autre manière de chasser le bison, très-fatigante et fort usitée à Edmonton, consiste à se traîner sur le ventre, en s’aidant de ses mains, après s’être assuré que le troupeau ne peut sentir cette approche qu’à quelques mètres de lui. Nous nous placions pour cela les uns derrière les autres, de façon à ce que la tête du second fût aussi près que possible des talons du premier. Les bisons ne paraissaient pas faire la moindre attention à notre ligne mouvante, indifférence que les Indiens expliquent en disant qu’ils pensent voir un gros serpent qui se glisse sur la neige et entre les herbes.

Tout fatigué que j’étais, le soir, je restai longtemps cependant à admirer la vue du ciel, qui présentait les plus splendides phénomènes météorologiques. Une fois que ce fut bien la nuit, une zone lumineuse commença à paraître, elle augmenta rapidement d’éclat jusque vers neuf ou dix heures. Elle avait près de quatre degrés de largeur, et s’étendait de l’est à l’ouest au travers du zénith. Au centre, juste au-dessus de nos têtes, apparaissait un globe de feu, rouge de sang, d’un plus grand diamètre que la lune, lorsqu’elle s’élève dans un horizon chargé de vapeurs ; des rayons de lumière cramoisie, d’un jaune brillant sur les bords, s’échappaient de ce globe. La neige et tous les objets environnants se baignaient dans cette lumière éblouissante, et se coloraient de ces teintes éclatantes. Je restai devant ce splendide phénomène dans une admiration qui dura jusque passé une heure du matin ; à ce moment, l’effet augmentait encore. Je dus me retirer ; cependant, ceux qui restèrent levés me dirent que le météore