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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

combat isolé. Le chef pied-noir s’était séparé du corps de sa tribu pour voler quelques chevaux, car il pensait que les Crees devaient en avoir laissé derrière eux dans leur fuite précipitée. Il était parti seul, ne se sentant pas disposé à partager le butin. Le chef cree l’avait aperçu, et, brûlant de vengeance, il se précipita sur lui sans attendre ses guerriers. Grand-Serpent ne voyant que le chef, et dédaignant de fuir devant un seul ennemi, s’avança hardiment à sa rencontre ; le combat fut court, car le Cree réussit à percer le Pied-Noir de sa lance ; il rapportait le scalp de Grand-Serpent.

24 juillet. — Le major Mackensie arriva enfin avec cinq bateaux montés en grande partie par des Indiens ; il ne s’arrêta que quelques heures, et je m’embarquai avec lui. La nuit nous surprit après quelques milles de chemin.

25 juillet. — Nous nous arrêtâmes pour déjeuner dans une pittoresque petite île située près de l’issue du lac Winnipeg ; après avoir doublé les îles Araignées, qui sont ainsi nommées à cause des myriades de ces insectes qui les infestent, nous campons à la pointe aux Trembles.

26 juillet. — Nous partîmes avec une forte brise qui devint bientôt assez violente pour donner le mal de mer à nos Indiens. La houle du lac Winnipeg s’élève bien plus dangereuse et plus forte que celle de l’Atlantique, à cause de la profondeur de l’eau ; et je ne pouvais réprimer un certain mouvement de frayeur ; le major Mackensie était comme moi, car il fit flotter un signal au sommet du mât pour dire au guide qu’il désirait aller à terre ; mais, quoique celui-ci comprît fort bien le désir du major, il ne voulut pas obéir, sa-