Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/77

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qu’ils rapportent quelques scalps et des chevaux, ils se montrent satisfaits de ces trophées.

Je fis un dessin d’après Us-koos-koosich ou le jeune gazon, un brave de la tribu cree. Il était très-fier de montrer ses blessures et fut mécontent de mon travail, parce que je n’avais pas indiqué toutes ses cicatrices, quel que fût leur emplacement. Son frère cadet avait été tué dans une querelle par un homme de la tribu et il avait dû attendre six mois avant de pouvoir, à son tour, tuer le meurtrier.

Cet usage de prendre vie pour vie est commun à tous les Indiens, et la première mort en entraîne beaucoup d’autres, jusqu’à ce que la paix se fasse par l’entremise d’amis puissants, le payement de chevaux ou d’autres objets de valeur. Toutefois un Indien en vengeant la mort d’un de ses parents ne cherche pas toujours l’offenseur véritable : pourvu qu’il soit de la tribu ou un de ses parents, sa mort établit la vengeance. Si l’offenseur est un blanc, le premier blanc venu sert de victime expiatoire.

M. Rundell, missionnaire en résidence à Edmonton, attendait notre arrivée à Carlton pour s’en retourner avec nous. Il avait avec lui un chat qu’il avait apporté d’Edmonton, ne voulant pas le laisser derrière lui, de crainte de le voir dévoré en son absence. Ce chat fut une ressource pour nous, une curiosité pour les Indiens et une mine d’inquiétude et de soucis pour son excellent maître.

Le matin du 12 septembre, nous partîmes à cheval, M. Rowand, M. Rundell et moi, pour Edmonton. Les Indiens s’étaient réunis en foule au fort pour nous voir et nous serrer la main. Nous ne fûmes pas plutôt en selle, que M. Rundell, leur favori, entra pour une