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CHAPITRE IX.


En rejoignant mes compagnons, je les trouvai desséchant la chair des deux daims pour l’usage des hommes de l’embarcation, après avoir pris ce qu’il fallait pour leurs besoins. Ils le firent en formant un triangle avec des pieux d’environ douze pieds de hauteur, sur un endroit du rivage bien en vue, pour empêcher les loups d’atteindre la viande, et en y attachant un mouchoir rouge afin d’écarter les corbeaux. Sur le soir, comme nous approchions du gué où nous devions traverser la rivière, je vis des bisons paissant paresseusement dans une vallée, et comme je voulais avoir un souvenir du pays qui s’étend sur les bords du Saskatchawan jusqu’à Edmonton, je me mis à dessiner. C’était le commencement de l’été indien ; la soirée était fort belle, et sur le paysage se répandait cette vapeur douce et tiède qui provient, dit-on, des incendies si fréquents dans les prairies. Les bisons paissant nonchalamment sur les collines, parsemées çà et là de bouquets d’une végétation luxuriante, le repos profond de la nature et les lueurs du crépuscule qui éclairaient le paysage, lui donnaient un caractère d’une quiétude adorable.

Lorsque j’eus rejoint M. Rowand, nous nous préparâmes à passer la rivière pour éviter un rapide