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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/96

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en les inclinant comme des épis de blé. Comme le sol est très-léger et appuyé sur les rochers, les racines forment un véritable filet qui s’agite constamment ; il nous berça pendant toute la nuit. Cependant, notre guide revint de Jasper-House avec plusieurs chevaux ; notre embarcation avait été soulevée par le vent hors de l’eau, et transportée à quinze pieds du rivage, bien que son poids fût si grand que les neuf hommes qui nous restaient ne purent la remettre à flot.

Je choisis un cheval, et prenant un guide, je partis en avant pour le fort. Je marchai quatre heures, et traversai quatre fois la rivière, chose fort dangereuse à cause de la glace qui descendait le courant et passait parfois par-dessus ma selle : j’atteignis Jasper-House, gelé, trempé et affamé. Mais je fus bien vite remis par un feu éclatant, et cinq ou six livres de mouton de montagne, manger que je trouve bien plus délicat que tout autre animal domestique de la même espèce. À dix heures du soir, à notre grande joie, les trois hommes que nous avions laissés en arrière nous rejoignirent. Leurs souffrances avaient été très-grandes, car ils avaient erré pendant trois jours dans les bois sans nourriture, ne pouvant découvrir une maison où ils n’étaient jamais venus auparavant. Un d’eux n’avait même pas pris son habit, et ils n’évitèrent d’être gelés qu’en se serrant la nuit les uns contre les autres. Un de ces malheureux souffrait cruellement de ses jambes gonflées par les lanières qui serraient trop ses leggins, ce qu’il n’avait pas vu à cause de son engourdissement ; nous eûmes beaucoup de peine à couper ces lanières qui étaient à peu près cachées dans la chair boursouflée.

4 novembre. — M. Lane et le reste de la bande ren-