Page:Paul Lancrenon - De la Seine a la Volga, 1898.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
308
de la seine à la volga.

littéralement, c’est le fait que l’espion de Suczawa a été, après coup, reconnu pour un chef d’escadron français. Nous hésiterions à publier dans notre journal cette stupéfiante nouvelle, si elle ne nous arrivait d’une source très digne de foi.

Le journal de Pest, ajoute la Gazette de Voss, nous paraît manquer de sang-froid en croyant, à propos d’un officier français, à la mise en vigueur d’une alliance sur le terrain de l’activité pratique. De tout temps, chez toutes les nations, il y a eu des espions militaires, et aller si loin dans les déductions tirées de l’événement de Suczawa nous paraît être un jugement oiseux et superflu. »

Un an plus tard, tous les journaux d’Europe racontaient la découverte de fraudes gigantesques dans les comptes de l’administration de la Bukowine, si sévère pour les étrangers. L’exemple donné par l’inspecteur des finances israélite de Suczawa n’avait pas été perdu. Quelques millions de florins avaient glissé dans les poches des voleurs avec lesquels j’avais été enfermé et de leurs nombreux complices.


à travers les carpathes et les alpes

Jeudi 8 octobre. — Je quitte Suczawa pour descendre bientôt dans la gracieuse vallée de la Moldawa. Le préfet de Suczawa a envoyé mon signalement dans toutes les directions et donné des ordres, m’a-t-il dit, pour que je ne sois pas inquiété. Sur ma route, dans toute la traversée des Carpathes, je rencontre de nombreux gen-