Aller au contenu

Page:Paul Marchot - Les Gloses de Cassel.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

(manneiras), fait exception à la règle. Ce n’est pas une forme correspondant à -ARIUS que nous avons, mais bien à -ARUS, c’est-à-dire à l’italien -aro, au roumain -ar(u) :

sestar sehtari 128
caldaru chezil 132,

exemples auxquels il convient d’ajouter le dérivé caldarola chezi 133, qui n’a pu être formé évidemment que d’un primitif caldaru ou caldara, et la forme hautement intéressante paioari du huitième chapitre (sapienti sunt paioari), qui doit être mentionnée à ce paragraphe, puisque les thèmes germaniques de Gautier, Gontier, Ogier, Baivier, etc., sont traités dans les langues romanes comme des mots en -ARIUS.

E et O ouverts

6. E et O ouverts sont toujours écrits e, o :

palpebre prauua 22
pedes foozi 34
boves ohsun 70
troia suu 80
domo cadam 92, etc.

Nous n’avons pas d’exemple de -ERIUM, mais le traitement de -ERIA est bien étonnant : contrairement à ce qui se passe dans -ARIA, l’i de -ERIA se perd sans laisser aucune trace :

fomeras uu[a]ganso 146 = VOMERIAS

Un second exemple nous est fourni par mediran cimpar 105 qui postule un thème *MATERAMEN, lequel ne peut avoir été dérivé que d’un primitif *MATERA.

E et O fermés

7. E et O fermés non plus ne nous sont attestés une seule fois sous la forme diphtonguée, lorsqu’ils sont libres. Qu’ils soient libres ou entravés, ils s’écrivent à volonté par leur double forme étymologique e ou i, o ou u. C’est un fait banal sur lequel je n’insiste pas. La même dualité de graphies existe aussi naturellement dans les syllabes autres que les toniques :

timporibus chinnapahhun, hiuffilun 9

On trouve une fois O fermé représenté par y conformément à l’étymologie :

gyppus houarohter 174.