Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/405

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et elle se plaignit à son maître d’avoir été trompée par la femme du chasseur.

— C’est bien, dit le prêtre ; je rattraperai aussi.

Le lendemain quand la femme se présenta pour communier, le recteur, au lieu de lui donner une hostie, lui mit dans la bouche un bouton en os qu’il avait arraché à son caleçon.

Sentant dans sa bouche cet objet dur, la vieille dit à sa voisine :

— As-tu mangé ton bon Dieu ?

— Oui.

— Il paraît, répondit-elle, qu’ils m’ont donné Dieu le Père, car il est si dur que je ne peux l’avaler. (Gosné, Ercé.)

Il y avait une fois une femme dont le mari était malade ; elle envoya son petit garçon chercher le prêtre :

— Tu le prieras, dit-elle, d’apporter la sacristie à ton père.

Arrivé au presbytère, le petit garçon dit :

— Bonjour, monsieur le recteur. Mon père est bien malade ; il faut lui apporter la sacristie.

— La sacristie ? Il faudrait pour cela plus d’un harnois (attelage).

Le prêtre prit le pochon à extrême-onction, et il se mit en route pour porter le sacrement au malade.