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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/122

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MON BERCEAU

Commencée par Lemercier, l’église fut continuée par le fameux Robert de Cotte, dont on retrouve la main partout à cette époque, dans les monuments de Paris, ce qui ne l’a pas empêché d’accoucher d’un portail diablement lourd et laid, quoi qu’il ait eu recours à plusieurs ordres d’architecture, disent gravement les indicateurs à l’usage des étrangers.

Law donna 100.000 ivres — pas en papier — pour achever l’église et y abjura le protestantisme. C’est là aussi où je fus baptisé, étant né sur la Butte-au-Moulin ; là, heureusement pour moi, s’arrête ma ressemblance avec l’illustre financier.

Les cinq parties distinctes de l’église : la nef, le chœur, la chapelle de la Vierge, celle de l’Adoration, et enfin celle du Calvaire, ont été très critiquées ; elles donnent cependant un caractère curieux au monument, avec leurs dômes, aux fresques remarquables pour la plupart.

La chapelle de la Vierge, avec ses piliers énormes, renfermant des escaliers dérobés, est véritablement imposante, et celle du Calvaire, avec ses groupes sculptés démesurés, est bien curieuse.

Quand la grande baie qui donne sur cette dernière est ouverte et que l’on aperçoit le fond du Calvaire, dès la dernière marche du portail, l’effet est très réussi.