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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/129

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SAINT-GERMAIN-L’AUXERROIS

historiques, elle ressemble singulièrement au couteau de Jeannot.

Ainsi, elle possédait un jubé, œuvre incomparable et unique au monde, de Pierre Lescot et de Jean Goujon ; aussi, en 1744, les prêtres du temps s’empressèrent-ils de le faire démolir, sous prétexte qu’on ne les voyait pas officier, puis ils firent disparaître l’admirable architecture des piliers pour la remplacer par des poteaux lourds, de manière à effacer la barbarie gothique.

On ne saura jamais ce que l’armée et le clergé — ces vandales — ont ainsi détruit de chefs-d’œuvre en France, par fanatisme ou par ignorance.

C’est là un sujet lamentable sur lequel les artistes gémiront éternellement et sur lequel je ne veux pas m’attarder.

Je ne veux point davantage donner la longue nomenclature des personnages célèbres qui ont été enterrés dans l’église, ni donner la liste des fêtes religieuses auxquelles les rois assistaient en qualité de paroissiens — de sinistres paroissiens pour la plupart — ni faire l’inventaire des richesses artistiques de l’église et qu’on laisse tomber en ruine d’ailleurs, comme les fresques du porche, ni énumérer les massacres qui ont eu lieu sur le parvis.

Cela m’entraînerait beaucoup trop loin et d’ail-