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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/147

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L’ÉGLISE SAINT-LEU

Lorsqu’on interroge le personnel de l’église sur la singulière disparition de ce tableau, qui était là comme un témoin et un remords éternel de l’assassinat d’un pauvre diable, accompli grâce à la connivence d’un parlement fanatique et idiot, on vous répond d’un air fort embarrassé qui donne à penser que ces gens en savent plus long qu’ils ne veulent en dire.

La leçon est faite d’avance :

— Vous cherchez le tableau de la Vierge miraculeuse, monsieur ?

— Parfaitement.

— Ah, voilà, tout le fond de l’église et la chapelle de la Vierge ont été démolies vers 1860, lors de la percée du boulevard de Sébastopol, l’église a donc été raccourcie de beaucoup ; on a rebâti la chapelle de la Vierge, le presbytère et des dépendances sur le côté droit, entre l’église et la rue de la Grande-Truanderie ; or, il est probable que le tableau était à cette époque dans la chapelle de la Vierge ; il aura été transporté dans un musée de l’État.

D’ailleurs, il est impossible de vous donner d’autres renseignements, tous les prêtres de ce temps-là sont morts aujourd’hui.

Eh bien, cette belle tirade est absolument controuvée : 1o Parce que le célèbre tableau n’était