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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/217

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les anglais au palais-royal

— Moi, je ne leur en veux pas du tout ; j’en veux tout uniment à l’éternelle bêtise des Français.

Cent ans plus tard — presque — le 11 décembre 1748, nous allons encore retrouver au Palais-Royal la trace maudite des Anglais et cette fois la chose est encore plus triste pour nous, car si les Anglais n’ont pas abandonné leur manière d’agir, nous, nous sommes devenus encore plus lâches, gouvernés que nous étions par un roi sans cœur et sans honneur.

Je cite ici les propres lignes du marquis de Bonbonne :

« Il se passa au Palais-Royal un fait honteux pour le roi de France, qui eut la faiblesse d’obéir à l’Angleterre en faisant arrêter, en violation des droits sacrés de l’hospitalité, Charles-Edouard, fils du prétendant. Ce prince, sachant la décision prise, vint à l’Opéra[1], témérairement résolu à se défendre jusqu’à la mort. Mais on avait doublé les postes, une armée de soldats campait dans le palais.

« Entre cinq et six heures, le carrosse du prince est signalé. Charles-Edouard, accompagné

  1. On sait que l’Opéra était dans le Palais-Boyal même à cette époque.