Blaise, Blanche, Caroline, Charlot, Christine, Clément, Crespin, Élisabeth, Ernest, Ernestine, Hélène, Jacob, Jeanne, Lambert, Léonie, Léontine, Raoul, Stanislas, Vincent, Vital ?
Je ne cite ici que celles qui me tombent sous les yeux, mais les passages qui portent un petit nom sont aussi fort nombreux et les rues qui portent un nom de saint encore plus nombreuses ; c’est absurde et cela ne rime à rien ; on n’a qu’à déclarer tout de suite que tous les saints du paradis auront le droit de servir de patron à une rue de Paris, ça sera plus simple, ou que le Conseil municipal fasse comme avec la rue Denfert-Rochereau, qu’il s’en tire par un calembour, que la rue Ernest devienne rue Ernest Renan, la rue Lambert, rue Lambert Thiboust, la rue Jeanne, rue Jeanne Hachette, je suppose, et alors la chose deviendra compréhensible.
Maintenant, voulez-vous que nous voyions un peu ensemble avec quelle rage étourdissante nous rendons hommage aux grands hommes (!) allemands ? Écoutez un peu cette nomenclature écourtée et vous serez stupéfaits de notre naïveté, car je vous jure bien que les vrais grands hommes français ne sont point tenus en si grand honneur que cela à Berlin.