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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/338

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mon berceau

cœur de Paris, au centre même de toutes les affaires et de toutes les activités.

Que le syndicat de la coulisse se réunisse, qu’il trouve des fonds, qu’il fasse un appel au public — il sera entendu, car il a le droit et l’équité pour lui — et qu’il vienne construire un palais au milieu de nous : le Temple des valeurs, moderne, large, ouvert à toutes les bonnes entreprises, comme il convient en cette fin de siècle.

Le public commence à comprendre de quel côté est la duplicité ; il voit qui l’a conduit à la ruine ; il en a assez de la routine étroite, des préjugés féroces et des manières étranges des agents de change ; il ira tout droit à la Bourse des valeurs, de la coulisse, qui représentera la vie, l’activité, les affaires saines, l’avenir !

— Mais les agents de change feront fermer cette Bourse, en vertu de leur monopole.

— Qu’ils essayent donc, s’ils l’osent.

En attendant, la coulisse fera bien de mettre le plus tôt possible la Bourse des valeurs dans le premier arrondissement ; quant aux agents de change, on les laissera cuire dans leur jus, ce sera leur punition, et ils pourront y cuire longtemps, car personne ne viendra les déranger.

— Mais tout cela est irréalisable.

— Vous croyez ? alors que l’on rétablisse les privilèges de la boucherie, de la boulangerie, des