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MON BERCEAU

il est désolé de voir les locataires du Palais-Royal gagner de l’argent ; aussi il se venge en interdisant d’illuminer au 14 juillet.

Ce réactionnaire n’aime pas la République et l’on ferait bien de le renvoyer à ses chères études, car son maintien comme architecte du Palais-Royal est une insulte à nos institutions.

Si tant de sociétés — je crois rester dans la vérité en disant 5 à 600 — viennent chaque année et souvent plusieurs fois par an dîner gaîment au Palais-Royal, c’est qu’elles s’y trouvent bien et qu’elles y restent. Voilà comment on écrit l’histoire, en affirmant ex cathedra que le Palais-Royal se meurt.

Se mourir, le centre le plus vivant de Paris, allons donc, quelle bonne plaisanterie !

Et comme la lecture de cette liste est instructive pour le penseur, pour celui qui regarde à sa fenêtre passer la vie ; dans le même restaurant je vois le banquet des Allumeurs de gaz de Paris et celui de la Société théologique des pasteurs protestants, c’est-à-dire la lumière et l’éteignoir, ceux qui éclairent leurs concitoyens et ceux qui les abrutissent avec leurs fumisteries dogmatiques ; comme c’est amusant et comme c’est bien ainsi que va le monde !