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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/383

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le tout à l’égout

les eaux d’égout à la mer, c’est encore une mauvaise plaisanterie des vidangeurs ; les terrains pauvres, les plaines relativement arides ne manquent pas aux environs de Paris, qui seront fort heureux d’être transformés par ces matières fertilisantes.

— Mais vous allez empoisonner la province, répliquent les vidangeurs.

— Allons donc, est-ce que cet engrais dilué est plus dangereux que le fumier et que le noir animal, plus ou moins en putréfaction encore, que l’on répand sur les champs ? Et ne savez-vous pas que l’on peut facilement aujourd’hui stériliser et rendre inoffensives les eaux d’égout avec l’électricité et cela à bon marché ?

Pour achever de purifier complètement la Seine, ce n’est pas un égout latéral à la mer qu’il faudrait faire, mais bien Paris port de mer ; cela ne coûterait pas si cher, serait infiniment plus utile à notre commerce et, au fur et à mesure que la Seine serait approfondie jusqu’à 8 et même 9 mètres dans l’avenir, elle entraînerait toutes les matières organiques et serait toujours pure.

Mais voilà, c’est trop simple et puis Paris-Port-de-Mer serait la sécurité et la prospérité de Paris, de la France entière et c’est pour cela, sans doute, que l’on n’en veut pas.