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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/385

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le tout à l’égout

paraîtrait oiseux d’y revenir s’il n’était pas intéressant de préciser encore quelques points douteux dans l’esprit d’un certain nombre de nos lecteurs. Et puis, le Premier arrondissement a bien le droit d’être satisfait d’avoir été l’un des premiers à démasquer la campagne des vidangeurs et des tripoteurs d’affaires, qui en tenaient absolument pour le canal du tout à la mer.

On a accusé la Ville et l’Administration de marcher avec une extrême lenteur et il s’est même trouvé, à la Chambre, un député qui, gardant courageusement l’anonyme, a interrompu le représentant du gouvernement pour lui crier : « Oui, dans quarante ans ».

Je n’ai pas une admiration bien profonde pour les lenteurs administratives et pour toute la paperasserie officielle ; cependant, il faut bien reconnaître que le reproche, cette fois, n’est pas aussi justifié qu’on voudrait le faire croire. Si l’application définitive et complète de l’admirable plan de Durand-Claye ne s’est point faite en un jour, si elle demande quelques années et non pas quarante ans, il ne faut pas oublier les résistances irréductibles que l’on a trouvées, en province, toutes les fois que l’on a voulu capter une source ou une partie seulement du débit d’une rivière : témoins les campagnes si ardentes menées par les riverains contre l’adduction de la Vigne et de l’Avre.