Du reste, l’emplacement était tout nouveau alors, car ce n’est qu’en 1803 que les bâtiments de l’ancien Châtelet avaient été vendus à la chambre des notaires qui y est encore, entre le boulevard de Sébastopol et la rue Saint-Denis, et c’est alors que la place fut substituée aux ruelles ignobles qui servaient de refuge à la plus basse prostitution.
C’est le 11 octobre 1806 que la largeur de la place fut fixée définitivement par le ministre de l’Intérieur (elle a été singulièrement modifiée et agrandie depuis, en 1854).
Je reviens à la fontaine : donc, la colonne elle-même est divisée en six parties par cinq colliers ou anneaux de bronze doré, sur lesquels sont inscrits les noms des quinze grandes batailles gagnées par les armées françaises à la fin de la grande République et au commencement du premier empire.
Le piédestal est formé par quatre statues sculptées par M. Bosio — ou Boizot suivant d’autres — qui représentent la Force, la Loi, la Prudence et la Vigilance ; ces quatre aimables personnes forment un cercle peu vicieux autour de la base de la colonne, en se donnant la main ; mais les pauvres sont rongées par la vétusté, l’inexorable vétusté, à telle enseigne que celles qui sont du côté du théâtre du Châtelet