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— C’est merveilleux. Et qu’est-ce que vous avez vu. Qu’y a-t-il aux pôles ?

— Je n’en sais rien.

Cette fois nous le regardâmes tous les quatre avec stupéfaction, nous demandant s’il était fou ou se moquait de nous. Il le comprit bien et d’un geste suppliant :

— Je vous en prie, mes chers amis, écoutez-moi bien. Oui, je suis allé dix fois aux deux pôles, avec mon sous-marin, mais dessous la couche des glaces éternelles.

— Pour descendre ou plutôt pour monter, pour atterrir aux pôles, pour les visiter, il faut que je perce un puits artésien renversé, si j’ose dire, au-dessus du pont de mon navire.

Pour cela il me fallait des capitaux ; je les ai enfin trouvés. Je retourne la semaine prochaine au pôle Nord — le plus près — et avec un système de perforatrices rotatives, je suis certain de percer rapidement mon puits artésien renversé en le prenant par en bas.

Sur un second sous-marin, je transporte tout le matériel nécessaire pour installer de suite un ascenseur dans mon puits et je pose enfin un pied victorieux sur le pôle Nord. Je recommencerai ensuite pour le pôle Sud.

Est-ce clair ? Avez-vous compris ?

— Oui, oui, hurlâmes-nous tous en cœur, transportés d’admiration pour cet homme vraiment extraordinaire.

— Et puis je m’empresserai d’installer, pour