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1o La naissance de deux enfants liés ensemble comme les frères Siamois, mais chose extraordinaire et déjà amusante, de sexes différents ;

2o Celle de deux enfants du même sexe, à la vérité, mais réunis seulement par la tête et obligés de marcher chacun leur tour, l’un des deux ayant toujours et forcément la tête en bas sur celle de son frère.

Cependant tout cela n’est rien à côté du phénomène présent que j’ai à exposer aujourd’hui à mes lecteurs, toujours aussi authentique que les deux premiers et se passant encore, comme de coutume, aux États-Unis…

Mais n’anticipons pas encore une fois ; je comprends parfaitement, chères lectrices, votre très légitime impatience, néanmoins je crois de mon devoir le plus impérieux d’historien fidèle et impartial — toujours pour éclairer la question — d’ouvrir ici une courte et modeste parenthèse. Et c’est ainsi que je veux vous faire remarquer combien les États-Unis ont la bonne fortune de posséder le plus grand nombre de phénomènes connus en tous genres. Il n’est pas contestable qu’à l’heure présente, s’il leur prenait jamais la phantaisie — j’écris ainsi phantaisie pour protester contre les réformateurs idiots et sacrilèges de notre orthographe et de notre belle langue — de vouloir installer chez eux un murée de tératologie ; il serait certainement et incontestablement le premier du monde, bien plus épatant même que notre fameux musée Dupuytren. Mais si je