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que la terre marche sous moi à 177 kilomètres à la seconde environ, soit 10 620 kilomètres à la minute, vous voyez que théoriquement je n’exagère pas en disant que j’ai enfin trouvé le moyen d’aller d’un bout à l’autre de la terre en deux minutes.

— Vous oubliez la rotondité de la terre, qui vous ferait sortir vous-même en quelques minutes de notre atmosphère, et par conséquent étouffer faute d’air.

— J’y ai parfaitement songé : aussi je dis théoriquement. Mais c’est déjà beaucoup de pouvoir aller d’un bout de la France à l’autre ou des États voisins en Europe, en quelques secondes.

Enfin, si mon projet réussit et si je trouve des capitaux pour mettre mon affaire sur pieds, rien ne serait plus simple que d’installer des relais de ballons-sondes dans le monde entier, précisément pour éviter cette rotondité de la terre et alors il n’y aurait qu’une perte de temps de transbordement de quelques minutes d’un ballon à l’autre.

— Évidemment.

— Concevez-vous maintenant mon projet : voir passer la terre dans l’infini pendant quelques secondes en ballon, sans marcher soi-même.

C’est virtuellement la suppression des distances.

— C’est génial.

— Je le pense aussi, mais trouverai-je jamais un capitaliste assez intelligent pour me compren-