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Perruques blondes sans collets noirs

De l’impérieuse nécessité de protéger les nouveau-nés contre les rhumes et coryzas. — Les postiches de l’enfance. — Sauvons notre progéniture.


La dépopulation de la France, l’effroyable mortalité dans l’armée, l’arrêt presque absolu de la natalité en face de la mort, nous font un devoir impérieux de rechercher avec sollicitude tout ce qui peut nous servir du moins à élever et à conserver le peu de gosses qui nous restent.

M. le sénateur Piot voudrait voir le gouvernement donner un bureau de tabac à tous les pères d’une nombreuse famille ; d’abord je ne sais pas s’il serait très chic de tirer ainsi une carotte au gouvernement qui pourrait ne pas priser ce genre de procédé, et puis je crois qu’il serait insuffisant.

Je sais parfaitement que le meilleur moyen pour préserver les enfants et les empêcher de mourir en masse est encore de supprimer cette coutume barbare et inhumaine des nourrices qui est totalement inconnue en Angleterre. C’est avec juste raison qu’une femme serait montrée au doigt et déshonorée chez nos voisins, si elle confiait son dernier né aux soins mercenaires d’une nourrice plus ou moins humide.