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que cette comparaison est poétique et fait image ? — sont absolument polis et dénudés comme une boule de billard ou la pomme de la rampe d’un escalier et rappellent en petit le désert du Sahara !

Cette tête, ce crâne ainsi déplumés, dégarnis, sur lesquels le futur gazon capillaire n’a pas encore poussé, si j’ose m’exprimer ainsi, sont exposés naturellement à toutes les intempéries, toutes les variations de température, tous les rhumes, coryzas et bronchites, à tous les accidents et alors pour les éviter, on ne sort pas tout de suite les nouveau-nés, on les laisse enfermés et ils ne tardent pas à devenir veules et pâles comme une barbe de capucin poussée au fond d’une cave — si je me permets cette seconde comparaison, peut-être un peu audacieuse, c’est qu’il me semble qu’elle rend bien ma pensée et qu’elle fait encore image comme la première !…

Ou bien l’on enveloppe leur pauvre tête, à ces tout petits, dans d’horribles bonnets à trois pièces qui sont aussi anti-esthétiques que possible.

Eh bien, dans l’intérêt de leur santé, à ces petits têtards d’humanité future et dans l’intérêt aussi de la Beauté, avec un grand B, suivant la nouvelle toquade à la mode, je préconise et recommande fortement les perruques pour nouveau-nés, les postiches blonds et frisés ou retombant en jolies boucles soyeuses et fines. Certes, j’ai l’horreur (les perruques chez les hommes, mais chez les femmes on ne s’en aperçoit guère et puis chez l’enfant qui vient de naître il y a un intérêt supé-