Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 257 —

long du corps. Au lieu d’avoir une double boucle sur la nuque, la nôtre a une mèche de cheveux en arrière de l’épaule droite et une autre sur l’épaule gauche. L’avant-bras gauche est relevé, comme si la déesse avait tenu de chaque main une tresse de sa chevelure.

On découvrait presque en même temps, près d’une colonne gisante, parmi dix bases de colonnes dont aucune n’était en place, une tête de femme (marbre blanc, hauteur 0m22), qui ne s’adapte pas au torse précédent. Les cheveux, séparés par une raie médiane, sont ondulés simplement et ramassés à l’arrière dans un chignon d’aspect rectangulaire, avec dessous plat. Le nez droit continue le front, à la grecque. Un tenon, placé à la partie droite de la chevelure, où l’on peut reconnaître un fragment de poignet et la naissance de la main, indique que le personnage ramenait la main droite vers sa tête. C’est le geste éploré d’une des filles de Niobé quand Apollon et Diane les percent de flèches. Mais l’aspect souriant de cette délicate figure ne semble pas cadrer avec cette attribution.

Maintenant que mes lecteurs sont édifiés, je poursuis.

Dernièrement comme j’entrais acheter un cigare dans un bureau de tabac dont le patron tient en même temps un petit débit, il me prit à part et me pria de passer dans son arrière-boutique, puis s’exprima en ces termes, ou à peu près, car je n’avais pas de sténographe avec moi :