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les fameuses grottes de l’île de Majorque, aux Baléares ; c’est vous dire que j’ai une passion malheureuse pour la spéléologie. C’est une façon d’occuper grottesquement ses loisirs, avec deux t, n’est-ce pas ?

— Mais pas du tout.

— Et j’ai visité vos coteaux et décrit, dans mon dernier volume des Causeries agricoles, la façon si intelligente et si ingénieuse avec laquelle on y cultive la vigne.

— Je vois, Monsieur, que vous aimez et connaissez bien le pays ; et, si vous voulez bien me faire le plaisir de m’accompagner demain matin, je vous conduirai dans une grotte pétrifiante immense, merveilleuse, peu praticable naturellement, encore inconnue et que je viens de découvrir tout dernièrement dans la montagne. Habillez-vous en conséquence, avec une bonne paire de bottes et un caoutchouc imperméable, si vous les avez.

— Je les ai, comme tout voyageur curieux.

— Eh bien nous partirons de bonne heure ; j’emmènerai simplement mon domestique qui est débrouillard, avec une pelle, une pioche, quelques bonnes cordes et un léger déjeuner froid pour manger dans l’antre et ne pas perdre de temps.

— C’est entendu.

— Alors, demain matin, à six heures, ma voiture vous prendra à la porte de votre hôtel.

— Parfaitement.