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Aujourd’hui, à propos du maquillage des fleurs, je veux simplement conter ce que je viens de voir à Rome, touchant cette curieuse industrie, lors de mon dernier voyage en Italie, en février et mars, voyage ayant pour but, comme l’on sait, de porter le buste de Victor Hugo au Capitole.

Donc un jour nous nous étions donné rendez-vous, à notre Hôtel de Gênes, derrière la Poste Centrale, ma femme et moi, avec mon excellente collègue et amie de la Société des Gens de Lettres, Mme la comtesse Rostopchine, nièce de la célèbre charmeuse de plusieurs générations d’enfants, belle-sœur du comte Tornielli, ambassadeur d’Italie à Paris et elle-même écrivain et romancière de valeur, pour aller visiter la Villa Médicis, tout là haut, en bordure de ce merveilleux parc du Pincio, qui domine Rome, comme un bouquet de verdure et dont M. Guillaume, l’aimable directeur, voulait bien nous faire les honneurs.

Donc nous voilà partis tous les trois par une claire matinée de mars, déjà si douce à Rome, et comme j’allais prendre une voiture :

— Jamais de la vie, nous dit la comtesse Rostopchine, nous allons aller à pied par la place — de la Victoire, si j’ai bonne mémoire — Nous prendrons l’ascenseur qui se trouve aux pieds de l’Hôtel de Russie et, en moins de cinq minutes, nous serons à la Villa Médicis.

— À vos ordres, et deux minutes plus tard, après avoir tourné le coin de la Via del Vite, où