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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/340

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peaux, les affutiaux, les toilettes et les ornements de la femme, n’est-ce pas encore écrire l’histoire des armes les plus redoutables de l’amour, tant il est vrai que le plus beau tableau ne peut jamais se passer de cadre ? — surtout en hiver murmure l’écho moqueur.

Oui, au commencement du second Empire toutes les femmes avaient dans leur corbeille de mariage un superbe châle des Indes. Rachel le portait divinement bien et il avantageait beaucoup, ce vêtement tragique, celles qui avaient le cou long. Si les jeunes bourgeoises cossues trouvaient le beau châle des Indes et la robe de soie noire, qui se tenait tout debout, dans leur corbeille, Jenny l’ouvrière et Mimi Pinson étaient toujours assurées d’y trouver au moins la robe de futaine et le modeste tartan. Les plus cossues, avaient même pour l’hiver une palatine en peau de lapin !

Puis au beau milieu de l’Empire, vers 1860, vint la mode obsédante et tyrannique des crinolines ; toutes les femmes, de tous les âges et de toutes les conditions en portaient. Pendant plusieurs Salons, les crinolines envahissaient les peintures officielles des Dubufe et des Bouguereau du moment.

En omnibus, elles étaient la terreur des voyageurs ; avec grâce, leurs propriétaires les ramenaient devant elles, mais crac, un cerceau d’acier se cassait et venait crever l’œil du voisin.

La crinoline provoquait même souvent des