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poste marchait bien, commencé par faire faire par des graveurs ad hoc des séries aussi nouvelles que complètes tous les six mois pour forcer tous les collectionneurs à les acheter. Mais ce n’est pas tout ; pendant cet intervalle de six mois où il n’y a pas de changement, il faut encore trouver le moyen de stimuler le zèle des acheteurs-collectionneurs, et c’est pourquoi on a trouvé ce truc fort ingénieux.

Écoutez bien : il y a comme valeurs, je suppose, des timbres-poste de 1, 2, 3, 4, 5, 10, 15, 20, 25, 30, 35, 40, 50 centimes, puis de 1, 2, 5, 10 et même quelquefois 25 francs, exprimées, dans la monnaie du pays, bien entendu. On établit un roulement et pendant quinze jours on retire de la circulation les quatre premiers timbres, pendant les quinze jours suivants les quatre autres, et ainsi de suite, ou plutôt on ne les vend plus au public, mais on lui vend les autres avec une surcharge, représentant le prix de ceux qui font défaut et vite tous les collectionneurs et surtout tous les intermédiaires se précipitent à la curée et font monter les cours.

Mais bientôt voici une révolution, vite on commande une nouvelle émission avec de nouveaux dessins ; cependant on va auparavant épuiser les timbres courants au prix de l’or, avec cette ingénieuse surcharge : gouvernement provisoire.

Voici les timbres du gouvernement enfin arrivés ; le gouvernement définitif est nommé avec un nouveau président ce en attendant que l’on