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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/425

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tes, arbres, fruits, légumes, fleurs, à l’aide d’un pulvérisateur, avec une légère décoction d’eau distillée de Kola et de Coca…

— Et vous y ajoutez un peu de glycérophosphate ?

— Non pas, les plantes n’ont pas d’os à nourrir et ça leur ferait plus de mal que de bien.

— Vous avez pensé à tout.

— Je tâche. Mais venez dans les serres où je cultive les gros fruits et légumes, cette fois pour les rendre petits.

— En effet, je m’y reconnais encore moins. Qu’est-ce que c’est que ces espèces d’abricots sous ces cloches ?

— Ce sont des melons et des potirons qui ne deviendront pas plus gros et sont cependant d’excellente qualité. Vous voyez partout mes mêmes appareils d’horlogerie. Ici ils font le vide lentement et automatiquement dans les cloches pour priver les plantes d’air petit à petit. Les verres de la serre sont incolores cette fois et, au lieu d’arroser mes plantes avec une pulvérisation fortifiante, je les arrose avec une pulvérisation à base d’éther pour empêcher leur développement. C’est du reste en vertu de ce principe et d’une façon empirique que vos domestiques de grande maison font boire tous les matins un petit verre de cognac aux jeunes chiens pour les empêcher de grandir. De la sorte, avec mes pulvérisations à base d’éther, j’arrive simplement à stupéfier le fruit. Vous voyez donc qu’il s’agisse d’obtenir des fruits où des légumes